PARTIE 12
NOTIONS COMPLEMENTAIRES
Une fois n’est pas coutume, ce chapitre ne sera l’objet d’aucun exercice. Cela ne veut pas dire pour autant que ce qui s’y trouve n’est pas intéressant. Non mais des fois.
1. PROGRAMMATION STRUCTUREE
Petit retour sur une notion très rapidement survolée plus haut : celle de « programmation structurée ». En fait, nous avons jusqu’à présent, tels Monsieur Jourdain, fait de la programmation structurée sans le savoir. Aussi, plutôt qu’expliquer longuement en quoi cela consiste, je préfère prendre le problème par l'autre bout : en quoi cela ne consiste pas.
Dans certains langages (historiquement, ce sont souvent des langages anciens), les lignes de programmation portent des numéros. Et les lignes sont exécutées par la machine dans l’ordre de ces numéros. Jusqu’ici, en soi, pas de problème. Mais l’astuce est que tous ces langages, il existe une instruction de branchement, notée aller à en pseudo-code, instruction qui envoie directement le programme à la ligne spécifiée. Inversement, ce type de langage ne comporte pas d’instructions comme FinTantQue, ou FinSi, qui « ferment » un bloc.
Prenons l’exemple d’une structure « Si … Alors … Sinon »
Vous voyez le topo : un programme écrit dans ce type de langages se présente comme une suite de branchements emmêlés les uns dans les autres. D’une part, on ne peut pas dire que cela favorise la lisibilité du programme. D’autre part, c’est une source importante d’erreurs, car tôt ou tard on oublie un « aller à », ou on un met un de trop, etc. A fortiori lorsqu’on complique un algorithme existant, cela peut devenir un jungle inextricable.
A l’inverse, la programmation structurée, surtout si l’on prend soin de rationaliser la présentation en mettant des lignes de commentaires et en pratiquant l’indentation, évite des erreurs, et révèle sa structure logique de manière très claire.
Le danger est que si la plupart des langages de programmation utilisés sont structurés, ils offrent tout de même la plupart du temps la possibilité de pratiquer la programmation non structurée. Dans ce cas, les lignes ne sont pas désignées par des numéros, mais certaines peuvent être repérées par des noms (dits « étiquettes ») et on dispose d’une instruction de branchement.
Une règle d’hygiène absolue est de programmer systématiquement de manière structurée, sauf impératif contraire fixé par le langage (ce qui est aujourd'hui de plus en plus rare).
Autrement dit, même quand un langage vous offre une possibilité de faire des entorses à la programmation structurée, il ne faut s’en saisir sous aucun prétexte.
2. INTERPRETATION ET COMPILATION
Avec ce paragraphe, on sort un peu de l’algorithmique proprement dite pour entrer dans le domaine plus technique de la réalisation pratique. Ou, si l’on préfère, ces dernières lignes sont l’apothéose, le bouquet final, l’extase ultime, la consécration grandiose, de ce cours. En toute modestie, bien sûr.
Jusqu’ici, nous avons travaillé sur la première étape de la réalisation d’un programme : la rédaction de l'algorithme.
C’est à cela que sert un langage : à vous épargner la programmation en binaire (une pure horreur, vous vous en doutez) et vous permettre de vous faire comprendre de l’ordinateur d’une manière (relativement) lisible. C’est pourquoi tout langage, à partir d’un programme écrit, doit obligatoirement procéder à une traduction en langage machine pour que ce programme soit exécutable.
Il existe deux stratégies de traduction, ces deux stratégies étant parfois disponibles au sein du même langage.
- le langage traduit les instructions au fur et à mesure qu’elles se présentent. Cela s’appelle la compilation à la volée, ou l’interprétation.
- le langage commence par traduire l’ensemble du programme en langage machine, constituant ainsi un deuxième programme (un deuxième fichier) distinct physiquement et logiquement du premier. Ensuite, et ensuite seulement, il exécute ce second programme. Cela s’appelle la compilation
Toute application destinée à un usage professionnel (ou même, tout simplement sérieux) est forcément une application compilée.
3. UNE LOGIQUE VICELARDE : LA PROGRAMMATION RECURSIVE
Vous savez comment sont les informaticiens : on ne peut pas leur donner quoi que ce soit sans qu’ils essayent de jouer avec, et le pire, c’est qu’ils y réussissent.
La programmation des fonctions personnalisées a donné lieu à l'essor d’une logique un peu particulière, adaptée en particulier au traitement de certains problèmes mathématiques (ou de jeux) : la programmation récursive. Pour vous expliquer de quoi il retourne, nous allons reprendre un exemple cher à vos coeurs : le calcul d’une factorielle (là, je sentais que j’allais encore me faire des copains).
Rappelez-vous : la formule de calcul de la factorielle d’un nombre n s’écrit :
N ! = 1 x 2 x 3 x … x n
Nous avions programmé cela aussi sec avec une boucle Pour, et roule Raoul. Mais une autre manière de voir les choses, ni plus juste, ni moins juste, serait de dire que quel que soit le nombre n : n ! = n x (n-1) !
En bon français : la factorielle d’un nombre, c’est ce nombre multiplié par la factorielle du nombre précédent. Encore une fois, c’est une manière ni plus juste ni moins juste de présenter les choses ; c’est simplement une manière différente.
Si l’on doit programmer cela, on peut alors imaginer une fonction Fact, chargée de calculer la factorielle. Cette fonction effectue la multiplication du nombre passé en argument par la factorielle du nombre précédent. Et cette factorielle du nombre précédent va bien entendu être elle-même calculée par la fonction Fact.
Autrement dit, on va créer une fonction qui pour fournir son résultat, va s’appeler elle-même un certain nombre de fois. C’est cela, la récursivité.
Toutefois, il nous manque une chose pour finir : quand ces auto-appels de la fonction Fact vont-ils s’arrêter ? Cela n’aura-t-il donc jamais de fin ? Si, bien sûr, rassure-toi, ô public, la récursivité, ce n’est pas Les Feux de L’Amour. On s’arrête quand on arrive au nombre 1, pour lequel la factorielle est par définition 1.
Cela produit l’écriture suivante, un peu déconcertante certes, mais parfois très pratique :



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